SEO Camp Day Angers : qu’est-ce qui a changé depuis 2013 ?

  • 26 avril 2021
  • SEO
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En 2013, j’ai participé au SEO Camp Day à Angers. Comme je recycle tranquillement mon contenu, je me suis demandé si l’article avait toujours sa place sur le blog. En le relisant, je me suis aperçu que certains éléments étaient toujours d’actualité.

1/ Monétiser intelligemment son site.

Nicolas Robineau insiste avec raison sur l’intelligence qui doit guider notre réflexion en matière de monétisation. Être intelligent c’est :

  1. Maximiser les revenus de son trafic.
  2. Se démarquer de la concurrence, en offrant un plus aux visiteurs.

a/ Comment obtenir un maximum de revenus ?

1/ Au lieu de caser ses publicités à toute vitesse dans le header ou sur les côtés, pourquoi ne pas tester divers emplacements et formats ? Idéalement, le taux de clic sera meilleur si les publicités sont au cœur de la page et du texte. Quant à la forme de l’annonce, ne pas écouter les recommandations Google, décider soi-même d’après les expérimentations :).

Comme le rappelle Google : il faut quand même que le visiteur puisse distinguer clairement entre ses annonces et le contenu du site. C’est sans doute sur la frontière entre les deux que se joue l’optimisation.

2/ AdSense est un moyen de monétisation simple mais pas la panacée : un modèle économique diversifié est toujours meilleur. D’autres régies et d’autres produits existant : pubs vidéo, d’affiliation, comparateur de prix…Si votre site parle de produits, le comparateur est un excellent moyen de monétiser tout en offrant un service au visiteur.

Soyez aussi curieux de ce que font vos concurrents. Quels supports, quelles régies utilisent-ils ? Si un annonceur en particulier cartonne sur votre site, ne serait-il pas judicieux de le contacter directement ? Y’a-t-il des annonceurs qui payent des articles sponsorisés sur les sites concurrents dans votre thématique ?

b/ Se démarquer.

Se démarquer, c’est aimer davantage vos visiteurs que la concurrence. Tout cet amour se manifeste à travers la plus-value et les fonctionnalités de votre site. Nicolas donne l’exemple de son site sur la loterie :

  1. La newsletter donne les prochains résultats.
  2. Il est possible de jouer pour le prochain tirage (affiliation FDJ).
  3. Il existe un calculateur de gains.

> Une conférence dense, rondement menée, enchainant peut-être parfois un peu trop vite à mon gout de preneur de notes ;). Je vais en tout cas dès demain me pencher sur mes MFA.

2/ Comment gérer une pénalité Google Pingouin ?

Frédéric Jutant de l’agence Kelcible présente une étude de cas à partir du site jardincouvert.com. De 2009 à 2012, celui-ci occupait la première position dans Google sur la requête « serre de jardin » et s’offrait ainsi une croissance à deux chiffres chaque année. La stratégie de référencement s’articulait ainsi :

– 30 à 40% d’ancres exactes « serre de jardin ».

– liens à partir d’annuaires, de communiqués, de digg-like, échanges… mais tout cela sans réel focus sur la thématique.

Cette suroptimisation et ces liens médiocres conduisent à une pénalité Pingouin ravageuse : 37% de trafic en mois sur 2 mois, dont 96% de trafic en moins sur la requête principale « serre de jardin ». Notez que Pingouin touche certaines pages mais pas l’ensemble d’un site.

Alors que Frédéric s’apprête a détailler son plan d’action, il est pris à parti par un spectateur : « je connais la cliente, ça m’a révolté cette affaire; ça fait 15 ans que je suis sans le web et je classe des sites dans les premières pages sans tout ça« . Selon lui, l’agence aurait du anticiper la pénalité.

Cette intervention me laisse songeur :

– Le travail sur les liens était conforme à ce que pratiquait la majorité de la profession; pas de Xrumer ou de Senuke etc. Amorcer un travail de désoptimisation alors qu’on se classe premier sur une requête, c’est un peu comme jeter une paire d’As, possible mais pas très réaliste.

– Même si l’on craint une pénalité à terme pour une requête/un site, il est délicat d’anticiper l’ampleur de la pénalité risquée. Qui pouvait dire si le site chuterait en bas de 1ère page, sur la 2ème, la 3ème etc ?

– En attendant, le site a bien profité de sa première place et développé son chiffre d’affaires.

–  Est-il possible de ravir une première place à de grandes enseignes (Rueducommerce, Leroymerlin, Cdiscount…) sans prendre de risques ? Il faut en tout cas être un peu naïf pour croire qu’on va se classer en première position sur une requête commerciale « sans rien faire », avec le seul contenu.

– Avoir des sites classés dans les premières pages de Google, cela peut être utile pour impressionner un néophyte… mais ça n’a presque aucune valeur; 1% du trafic de la requête ? Avoir un site classé en première position c’est selon l’activité capter plus qu’un tiers du trafic, ça vaut cher et ça justifie très certainement une part de risque acceptable.

– Un référenceur qui surmonte des pénalités en sort plus fort qu’un référenceur qui n’a jamais eu à y faire face. Il est capable d’apporter un conseil pour des cas similaires.

Appuyé par la salle et Nicolas Robineau en particulier, Frédéric ne se laisse pas déstabiliser et déroule son plan d’action pour enrayer la chute de trafic :

– Changement du nom de domaine, les 3/4 des pages étant impactées par Pingouin : de jardin-couvert.com à jardincouvert.com (pourquoi pas une extension en .fr d’ailleurs ?)

– Redirection javascript dans le header pour conserver les visites par accès direct, redirection 301 sur le quart des pages non touchées. Question du public : y-a-t-il à terme un risque que la redirection javascript transmette la pénalité ? Peut-être, mais il sera alors temps de l’enlever.

– Site retravaillé avec ajout de contenu thématisé; révision du balisage titre H, du maillage interne.

Au niveau des liens :

– Mise en place d’un réseau avec la création de sites satellites de niveau 1 et 2.

– Récupération et mise à jour des meilleurs liens; recherche de liens thématiques avec scrapebox.

– Diversification des ancres de liens; apport de liens image, de liens sans ancres et lien Nofollow : il s’agit de paraitre « naturel ».

Au final, le site a retrouvé son trafic et ses classements. Aujourd’hui, il pointait à la 3ème place sur la requête « serre de jardin ».

3/ Référencement international : faire tomber les frontières.

Présentée par Youri Kielo de l’agence AKM3, la conférence débute sur les enjeux de l’e-commerce, amené à doubler d’ici quelques années et rappelle que Google représente 90% des recherches au niveau mondial. Mais la compétitivité est différente pour chaque moteur selon le pays; et qui dit plus difficile, dit plus cher. Ainsi, un budget plus conséquent est à prévoir pour se classer aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Allemagne. L’Espagne et l’Italie sont à priori des marchés plus faciles.

Youri a indiqué ne pas utiliser l’option « Zone géographique ciblée » dans GWT. Dommage, j’aurais bien aimé un avis sur son impact réel.

Proposer un site à l’international, c’est arbitrer entre :

  1. www.site.com/fr
  2. fr.site.com
  3. www.site.fr

La dernière option, partir sur un nouveau site avec une extension et un hébergement locaux, annonce un démarrage plus délicat mais offre les meilleurs résultats à long terme.

Pour le référencement, l’accent est mis sur la multiplication des noms de domaine pointant vers le site. Pour un nouveau site, la moitié des ancres portent sur la marque; l’accent est mis sur la multiplication des domaines pointant vers le site, la diversité des types de liens, le tout dans la langue du pays visé.

4/ Le référencement face à ses responsabilités.

Me Antoine Plessis a sans doute proposé l’une des conférences les plus intéressantes (peut-être que ma maitrise de Droit limite mon objectivité…). Il a tout d’abord rappelé que le travail de référencement à des conséquences : pour le client, qui gagne des places, comme pour ses concurrents, qui en perdent. Agir pour un site, c’est agir contre les autres.

Être aujourd’hui un référenceur professionnel c’est avoir des responsabilités. La pratique juridique fait déjà la distinction white hat/black hat. Utiliser des « systèmes automatisés » dans un cadre professionnel est sanctionnable si le client subit un dommage du fait de cette pratique. Le référenceur devra donc rester proche des pratiques communément admises dans la profession… et des pratiques recommandées par Google. A défaut, il pourra engager sa responsabilité contractuelle, délictuelle et/ou pénale.

Comment s’en protéger ? Il doit déjà qualifier clairement sa mission et ne pas en sortir : se cantonner à un domaine, à une activité permet de limiter les engagements. Être webmaster + référenceur, c’est s’exposer davantage juridiquement par exemple. Il convient donc de se protéger avec un bon contrat.

a/ Le contrat de référencement.

Le contrat de référencement est un contrat de mandat : le référenceur accomplit des actes de référencement pour le compte de son client. Dans ce cadre, il a une obligation de moyens : « obligation en vertu de laquelle le débiteur de l’obligation doit déployer ses efforts pour atteindre l’objectif visé« .

L’obligation de moyens s’oppose à l’obligation de résultat, comme créer un site par exemple. Dans ce cas, le site doit effectivement être créé ou le webmaster sera sanctionnable.

Le référenceur n’a donc qu’une obligation de résultat, mais renforcée : il doit conserver la traçabilité de ses actions pour attester de son travail. Une fois un site positionné sur une requête, conformément au contrat, il est recommandé de le faire attester en ligne par un huissier. Le cout serait de l’ordre de 80€.

Une copie d’écran n’a pas la même force de preuve devant un juge, ce n’est qu’un « début de preuve », qui peut être combattu. Faire signer un constat au client, reconnaissant que le travail a bien été effectué et/ou conserver les lettres et mails échangés est plus efficace juridiquement. Mais pour les contrats majeurs, l’huissier restera la meilleure solution, surtout que son cout peut très bien être facturé au client… Le constat d’huissier peut être répété autant que nécessaire selon la durée du contrat et l’étalement des paiements.

Quelles clauses insérer par ailleurs ?

– Clause concernant le contenu du site : s’assurer de la légalité administrative et règlementaire des contenus; « le client déclare qu’il a toutes les autorisations pour travailler dans le domaine des jeux en ligne » etc.

– Vérifier que le client agit conformément à sa déontologie; la présence sur Internet est encadrée pour certaines professions (avocats, notaires…).- Clause de propriété intellectuelle : « le client déclare qu’il a l’ensemble des droits de propriété intellectuelle sur la marque XXX ».

– Clause sur les mots clés : « les mots clés ci-dessous sont choisis en collaboration avec le client ».

Attention car les clauses élusives et limitatives de responsabilité ne valent rien. Il n’est pas possible de limiter sa responsabilité au montant du contrat par exemple. Un référenceur sera toujours responsable à hauteur du dommage qu’il a causé au client.

Il doit par ailleurs veiller à informer son client des risques pris.

b/ Le référencement face aux juges.

Que se passe-t-il en cas de manquement du référenceur à ses obligations ?

En cas de violation d’un contrat, sa responsabilité contractuelle est engagée et il est passible de dommages et intérêts. Exemple : perte de positionnement suite aux conseils d’un référenceur. En l’espèce, le référenceur n’a même pas été capable de produire la preuve de son travail, d’où la condamnation.

Question que tout référenceur AdWords se pose : puis-je enchérir pour me positionner sur les marques de mes concurrents ? La justice est claire là-dessus, même au niveau européen : il est tout à fait possible d’acheter le mot clé « hôtel de la plage » si je suis l’hôtel de la mer… Par contre, la publicité affichée ne doit pas être trompeuse pour l’internaute; dans le cas contraire, le référenceur engage sa responsabilité délictuelle, sanctionnée par des dommages et intérêts (voir l’arrêt de la Cour de Cassation du 29 janvier 2013).

Enfin, le référenceur peut engager sa responsabilité pénale s’il participe à la violation d’une norme protégeant l’ordre public. Développer les rangs d’un site sur « escort girl paris » ou « cannabis pas cher » peut conduire à une amende et une peine d’emprisonnement.

En conclusion : des conférences au rapport qualité/prix imbattable; je ne manquerai sans doute pas les suivantes.

Mise à jour :

  1. Le retour sur l’évènement de SEO Girl.
  2. Le compte-rendu de Nils Talibart.
  3. Le compte-rendu officiel SEOCamp.

[Compte-rendu de 2013 mis à jour en 2021]

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